Piqûre de rappel
Anthony Kavanah a raison dans l’un de ses sketchs quand il évoque les blogs. Pour le mien en l’occurrence : tout le monde sait que ma vie est nulle et que j’écris mal !
Eh oui ma vie est nulle… depuis quelques années, je tente de courtiser le diable pour avoir les moyens d’achever les travaux de restauration de ma maison. Rien n’y fait ! Cette maison restera inachevée et le pont thermique que représente la plus grande des chambres continuera de creuser un trou dans mes finances tout en participant au réchauffement climatique.
Ma vie est nulle sur le plan affectif également après quelques tentatives de rencontres et moult renoncements à ce que je pensais être, mon désert relationnel est comme une plaine après un combat. Le champ de bataille n’est pas beau à voir.
Je vais en oublier mais il y a eu, le mec en petite culotte : grand gaillard, belle stature mais qui ne bande pas de plus, il est efféminé et soumis. Il y a eu le gendarme FN, donc no comment ! Il y a eu l’autre gendarme qui avait trouvé sa moitié mais qui avait besoin d’enterrer sa vie de garçon avant de s’enterrer avec elle. Il y a eu le petit arabe, touchant mais profiteur et inculte. Il y a eu Dijon, sans le sou et tout content de tirer un coup parce que sa madame et lui dormaient à l’auberge du cul tourné. Il y a eu cet éphèbe d’EDF : paye ton plateau et suce-moi dans la voiture. Il y a eu l’artisan : je n’ai pas de capote sur moi mais « tu me donnes littéralement le tournis » résultat, il reprend la route sans se retourner. Il y a eu le vieux qui était persuadé qu’il n’y avait rien de différent entre lui et un de 46 ans même si 25 ans les séparait, je lui ai économisé le train qu’il pensait prendre pour venir à ma rencontre, j’ai coupé les ponts. Il y a eu le vrai mytho et faux prof d’économie qui restait avec sa belle car la pauvre ne baisait plus mais on ne quitte pas une femme malade avec laquelle on vient d’acquérir un bien immobilier. Il y a eu mon con-patriote qui faisait pousser de l’herbe (pour les chats ? )dans son HLM et qui ma menacé de m’envoyer ses copains quand je l’ai signalé aux condés. Et puis il y a eu un intermittent pour un CDD très particulier :
Gigolo partageant le toit et le cul sans doute, malgré ses dénégations d’une vraie vieille qui est aussi une fausse femme. Oui ça n’existe qu’aux infos jusqu’à ce qu’on en croise une sur son chemin. Gigolo, donc est au chômage indemnisé depuis deux ans, il crache sur le démantèlement par le gouvernement de l’économie du pays. Il ne recherche pas de travail et attend que Pôle Emploi lui propose un poste de gardien d’immeuble près de la mer. Il est aussi sur deux sites dédiés à sa spécialité et attend qu’ils lui fassent des propositions. Il ne va quand même pas aller faire le tour des 101 résidences en construction sur le montpelliérain ! Non mais ça va pas ! De toute manière avec Juppé en 2017, tout va changer. Alors il attend 2017 et vit au rythme d’un retraité : lever aux aurores, presse locale TV pour les infos politiques et la météo, courses mardi et jeudi. Il ne fait pas tout comme les vieux, il va aussi au sauna libertin avec la fausse femme pour se détendre. Il a des amitiés un peu spéciales comme ce couple incluant celui qui avait des responsabilités dans l’église catholique est entrain de mourir d’un cancer. Il « fréquente » aussi un témoin de Jéhovah et plein de partisans du FN, dont la fausse vieille. Elle est ravie celle-ci d’ailleurs car, ayant pris ce qui selon elle a l’apparence d’une femme à coup de chirurgie(in)esthétique, elle a un homme jeune à domicile…Elle s’est même fait faire des organes sexuels féminins financés à 100% par la sécu. Comme le premier coup de bistouri était raté, on lui a refait des steaks à dimension humaine : Tout un programme !
Et là vous vous dites : « elle est jalouse » ! non, même pas, je suis écœurée tout au plus.
Je suis d’autant plus écœurée que ce week-end, j’étais tranquillement installée avec grande demoiselle dans le hall d’un cinéma où nous venions de partager un film, rafraîchissant et optimiste lorsque je vois s’avancer vers moi, celui que je n’ai pas oublié, ce motard aux yeux verts pour qui je n’étais pas assez bien. Il arrive tranquillement, sourire accroché aux lèvres avec cette démarche de grand qui se courbe pour limiter la prise au vent. Je suis encore subjuguée. Il vient me faire la bise, scrute grande demoiselle qui le toise et s’enquiert de ma santé, de mon quotidien. Il n’en a rien à faire mais c’est comme ça qu’on fait dans le monde civilisé. Il m’annonce qu’il est avec sa copine puis s’avance pour faire la queue, me dit » à bientôt », j’ai quand même le temps de lui dire, « dans deux ans ! avec un grand sourire pour masquer ma sidération.
Tout ceci a vieilli, moi aussi et aujourd’hui j’ai d’autres chats à fouetter. Je vous en parlerais à l’occasion si le coeur vous en dit.